jeudi 18 décembre 2008

A tue-tête

Grenades, les mots éclatent, explosent ;
parfois, ils ont la couleur du fruit
désaltérant suscitant d'autres soifs,
exaltant la friction des échanges,
l'émotion du partage.

D'autres portent en eux des lames qui blessent,
des fragments de miroir déformant,
nous font porter des habits qui ne sont les nôtres,
nous ridiculisent, nous jugent, nous défigurent.

Ces mots tels des barbelés viendront s'interposer
entre qui les a posé et qui les a reçu ;
vilain hochet s'agitant dans notre mémoire,
avec un bruit intolérable.

....Faire attention à la prégnance des images,
même si nos intentions étaient tout autre.

Nous sommes un champ de bataille.

En sortant de leur tranchée,
mes mains ont mis tes cheveux en bataille,
c'est de douceurs qu'elles reviennent,
une baïonnette sur la poitrine.

Dégoupiller tous les mots,
ceux qui lacèrent, ceux qui étreignent,
leur tirer la langue à bout portant,
les gracier de trop longues peines.

Le lui dire, enfin!

Te le dire, ce trésor par toi déterré.

Estelle C.



1 commentaire:

Sylvaine Vaucher a dit…

A vous exploser les tripes...surtout le hochet agité. Beau texte en colère.