Prière d’exorcisme
Le chapelet des mots sans archipel
Plongeon
Déflagration aux tympans
Dépravation du langage
Les mots épaves introuvables
Le regard communie, bruissement du vent
Tu trembles, tu te pers, à chercher la trame
Déraison, nervures élimées des oracles
Tu rabâches, tu mâches, tu t’effaces
Dans la bouche des draps qui claquent
Aveuglants, blancs et secs.
Extrait chaque éclat d’obus
Parle, parle
Sans béquille, même à terre, même te traînant sur les coudes
Parle donc !
Parle contre, contre l’engourdissement
Contre le vide, sans chercher à remplir ce vide
Parle pour la résonance
Pour faire naître une corde
J’entends leurs traces, la trace des autres
Et je ne bouge pas, immobile, muette, inerte,
Je ne sais faire un pas.
Au-dedans, au-dedans, l’enchevêtrement pousse
Une ronde, sempiternelle psalmodie, scande
Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, à l’infini
Je me redresse, le poing sur les lèvres
Raclements de gorge toujours, avertisseurs du danger
À proférer même en silence,
Même en secret, même pour soi-même
Désir de fuite, désir d’affrontement
Les paradoxes entrent en lice
Sans contradiction, pourtant.
Chaque instant, grain, grain de légende
Froisse, froisse-les entre tes doigts
Le minéral en écaille se pose, s’impose
Une langue pioche, tête-bêche avec le silence
Irrespirable suspension, ces arrêts
Le refus d’une question, les refus des questions
Don quichottisme des explications - vain
Estelle C.
jeudi 22 novembre 2007
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