vendredi 19 septembre 2008

De la main gauche - Danielle Messia





Je t'écris de la main gauche
Celle qui n'a jamais parlé
Elle hésite, elle est si gauche
Que je l'ai toujours cachée

Je la mettais dans ma poche
Et là elle broyait du noir
Elle jouait avec les croches
Et s'inventait des histoires

Je t'écris de la main gauche
Celle qui n'a jamais compté
C'est celle qui faisait les fautes
Du moins on l'a raconté

Je m'efforçais de la taire
Pour trouver le droit chemin
Une vie sans grand mystère
Où l'on n'se donne pas la main

Des mots dans la marge étroite
Tout tremblants qui font des dessins
Je me sens si maladroit et
Pourtant je me sens bien

Tiens voilà c'est ma détresse
Tiens voilà c'est la vérité
Je n'ai jamais eu d'adresse
Rien qu'une fausse identité

Je t'écris de la main bête
Qui n'a pas le poing serré
Pour la guerre elle est pas prête
Pour le pouvoir l'est pas douée

Voila que je la découvre
Comme un trésor oublié
Une vue que je recouvre
Pour les sentiers égarés

On prend tous la même ligne droite
C'est plus court, ho oui, c'est plus court
On ne voit pas qu'elle est étroite
Qu'il y a plus de place pour l'amour

Je voulais dire que je t'aime
Sans espoirs et sans regrets
Je voulais dire que je t'aime, t'aime
Parce que ça sonne vrai

4 commentaires:

catherine a dit…

"Je voulais te dire que je t'aime" c'est la plus belle phrase du monde

Sylvaine Vaucher a dit…

Si tu remontes dans ma mémoire tu vas me créer un trou noir...je suis ambidextre...mais voici un texte que je te partage et tu comprendras pourquoi. Il est écrit de sa plume sur la première page du livre : "La passion de Yang Kwé-feï favorite impériale :
"Tu as un peu plus de fils d'argent dans les cheveux, un peu plus de diamants d'amour dans le cœur que mon cœur t'offre jour après jour. Un peu plus de trésors d'amour" Danièle.

sémaphore a dit…

@catherine Oui, le dire surtout!
@Sylvaine [...]
J'ai parcouru quelques pages de cette oeuvre que je découvre, en ligne ici :

http://classiques.uqac.ca/classiques/soulie_de_morant_g/passion_yang_kwe_fei/passion_yang_kwe_fei.html
"Au bord de l’allée moussue qui descend jusqu’aux bambous du fleuve, — La chaumière s’effondre parmi les fleurs de la prairie.. — Voici bien des saisons qu’Il n’était revenu.. — Il arrive, et soudain s’épanouissent toutes les fleurs du printemps.
Appuyé sur une tige brisée, il contemple les roches solitaires, — Et la coupe renversée, où ne reste qu’un peu de sable... — Des mouettes lointaines voguent sur l’eau transparente. — Les hirondelles légères volent obliquement sous la poussée du vent.
Les chemins de ce monde ne sont pas sans obstacles, — Notre existence aussi aura son terme. — C’est pourquoi, dès que notre corps s’éveille, grisons-le de liqueurs, — Afin qu’il fasse sa demeure éternelle de l’enthousiasme le plus élevé."

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup aimé la poésie de cette chanson et je me suis attardé sur ce blog de qualité , un espace magnifique . J'aimerais garder y revenir et garder des liens avec le mien .