lundi 8 décembre 2008

Dernier communiqué Morice Benin


Sabine Weiss, 1953


Dernier communiqué

Parce que c'est entre les hommes
Parce que c'est une histoire de fleur rouge entre eux, depuis des siècles
Parce que la vie est belle et désirable, comme un puit dans le ciel

Parce que malgré tout, ce cheval est fou d'amour pour une étoile
Parce qu'il y a une réponse merveilleuse à la mort qui se traduit par cette épaule tendrement inclinée vers la mer
Parce que nul ne peut chasser la main qui vole et le moineau fabuliste de ma mémoire
Parce qu'il reste du cidre à boire dans les auberges de campagne
Parce que tu ne peux t'éloigner un seul instant sans que je sache que l'équilibre du monde est changé
Parce que le ciel qui se rapproche ne m'empêche pas de grandir

Parce qu'il importe d'aimer toutes choses à ta ressemblance
Je ne m'inquiète pas du jour qui va finir ni de ces fleuves dépassés par l'aventure
Non plus, de cet enfant vaincu qui s'achemine à la renverse dans les blés

Je suis certain d'avoir tout fait pour être sauf

Morice Benin

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'ai pas une véritable passion pour Lamartine...mais, mis à part ton communiqué...Sabine m'inspire ce passage :
"Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface
Ne nous les rendra plus ?" (Le Lac)

sémaphore a dit…

@N.D.Du Lac… « Avec le temps …avec le temps va, tout s’en va »…mais comment se fait-il donc qu’avec le temps…cette chanson justement nous colle encore à la mémoire pour l’avoir trop écouté sans doute…alors vraiment n’y aurait-il rien qui dure…qu’apprend-t-on des leçons des ténèbres ?...

« Va vers ton risque »…courir vers la lumière, vers son bonheur
Ces mots de René Char seront ma légende à cet élan :

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.
A te regarder, ils s'habitueront. »
Les Matinaux (1950)

Paraphé : Lance l'eau!

Anonyme a dit…

...Derrière nous, l'ombre démesurée de ce que nous laissons derrière nous...
Bonne journée!

Anonyme a dit…

Courir vers, instant suspendu.
je viens d'acheter aussi l'intuition de l'instant qui va si bien avec les photos de mr TOO et avec la votre.
B.

Anonyme a dit…

Môrice Benin est un chanteur que je porte dans mon coeur! Je l'ai connu quand j'étais étudiant à Aix-en-Provence...bien avant la sortie des CD Rom....
Dans ma discothèque, j'ai 3 ou 4 trente trois tours de lui que je garde et réécoute précieusement...sous ma tente nomade!
Cordialement!

sémaphore a dit…

@photoeil, moi je dois sa découvertz à mon petit frère qui reprenait une de ses chansons qui à ma préférence comme ce "dernier communiqué", vous la connaissez très certainement "Plus tu es Heureux"

...Plus tu es heureux, mieux t'acceptes les autres...
Que tu sortes à peine de ton carcan social,
où que tu te sentes prêt à plonger dans l'espace
Cela importe peu ce qui est important,
c'est que tu brûles enfin que tu remues dedans"

Oui! un bel auteur interprète, trop peu diffusé. Heureuse de vous savoir parmis ses inconditionnels
j'aime particulièrement ce passage

"Tu remplaces le marbre qui gît dans ton cerveau,
par des feuilles de buis qui claquent quand on les brûle
Ecoute les enfants piaffer autour de toi,
cette petite fille qui te demandera :
Est-ce que tu as toujours des étoiles sur toi,
est-ce que les pierres crient quand la source les noie ?
Est-ce que les fourmis ont des sacs de rêve,
à cheval sur leur dos qu'elles portent à leur tanière ?
Plus tu es heureux, mieux t'acceptes les autres...
Tu n'as pas inscris ta fiche perforées,
dans nos amours pirates, tu aimes comme tu respires"

sémaphore a dit…

@too banal :
"Un jour j'ai pris une photo de mon ombre
Afin qu'elle au moins se souvienne de moi." Jacques Réda in L'Adoption du système métrique

sémaphore a dit…

@passante pensante, j'ai été immédiatement atirée par ce titre..une intuition...mes questionnement sur l'instant, mon bloc notes photographique dans la poche comme un apprentissage à savoir saisir "le vierge, le vivace, le bel aujourd'hui" (Mallarmé)à ne plus ajourner, à accepter de disparaître pour être
"suppose que tu n'existes pas, et sois libre" (Omar Khayyam)
Bonne lecture à vous et surtout de vifs maraudages dans vos échappées belles