Médaillon, Vienne milieu du XVIe siècle
Sonnet VIII
Je vis, je meurs ; je brûle et je me noie ;
j'ai très chaud tout en souffrant du froid ;
la vie m'est et trop douce et trop dure ;
j'ai de grands chagrins entremêlés de joie.
Je ris et je pleure au même moment,
et dans mon plaisir je souffre maintes graves tortures ;
mon bonheur s'en va, et pour toujours il dure ;
du même mouvement je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour me mène de manière erratique ;
et quand je pense être au comble de la souffrance,
soudain je me trouve hors de peine.
puis quand je crois que ma joie est assurée
et que je suis au plus haut du bonheur auquel j'aspire,
il me remet en mon malheur précédent.
Louise Labé
4 commentaires:
Devant ce médaillon de souffrance...je file avec Arletty faire un séjour au Paradis.
De passage en Arles, à la faveur des rencontres internationales de la photo, j'avais photographié un graffiti anonyme sur un mur avec exactement la même intro : "Je vis, je meurs, je brûle et je me noie..."
J'avoue que je n'ai pas fait le lien avec Louise Labé que je ne connaissais pas!
Grâce à toi, c'est fait!
Merci et bon dimanche!
Le poème est faux ce n'est pas tout a fait les bons mots ou meme les bonnes phrases. Essayer de faire mieux !!!
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labé (1555)
Sonnet inspiré par Olivier de Magny
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